Allocution de l’Ambassadeur des États-Unis, S.E. Christopher J. Lamora,
à l’occasion de la célébration de l’indépendance des États-Unis d’Amérique,
prononcée à la Résidence du Chef de mission, Yaoundé
Jeudi, 6 juillet 2023
Good Evening, Bonsoir, et merci d’être venus nous rejoindre pour cette célébration du 247ème anniversaire de l’indépendance des États-Unis d’Amérique.
Ce soir, c’est la deuxième fois que je célèbre notre fête de l’indépendance en ma qualité d’ambassadeur des États-Unis au Cameroun, et je suis agréablement surpris qu’une année entière se soit écoulée depuis que nous nous sommes réunis sur la pelouse de l’Ambassade en juillet dernier.
Aux États-Unis, nous célébrons souvent ce jour avec des feux d’artifice et des pique-niques avec nos familles et de nos amis. Nous ne pouvons pas vous offrir des feux d’artifice ce soir. C’est tout de même un grand privilège pour nous de célébrer cette journée avec vous, nos amis et partenaires les plus proches, qui êtes en effet des membres de la grande famille élargie de notre ambassade.
Tout comme la fin d’une année civile et le début d’une autre constituent un moment naturel pour réfléchir sur l’année écoulée et se projeter avec optimisme sur l’année qui suit, il en va de même pour la célébration de l’indépendance des États-Unis au cours d’une nouvelle année. Permettez-moi, je vous en prie, d’évaluer comment les valeurs énoncées dans notre déclaration d’indépendance et dans d’autres documents fondateurs sont véhiculées dans nos relations multiformes avec le gouvernement et le peuple camerounais.
À votre arrivée en ces lieux ce soir, je suis certain que vous avez vu les six grands sceaux le long de votre parcours. Ils représentent les six agences du gouvernement américain qui ont des personnels dans ce pays, chacune d’entre elles ayant contribué à la robustesse et à la croissance de nos relations bilatérales : les départements d’État, de la Défense, de la Justice, de la Santé Publique (mieux connu ici comme CDC), l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), et le Corps de la paix. Individuellement ainsi que collectivement, les employés de ces six agences, qu’ils soient américains, camerounais ou originaires d’autres pays, travaillent sans relâche pour réaliser nos objectifs communs avec le Cameroun. Je suis immensément fier du travail qu’ils accomplissent chaque jour et je les félicite pour leurs succès.
En septembre dernier, nous avons célébré le 60ème anniversaire du Corps de la paix au Cameroun. De nombreux Camerounais m’ont raconté comment leur vie avait été touchée – même transformée – par l’un des quelque 3 900 volontaires qui ont servi ici au Cameroun depuis 1962. Et cet héritage se perpétue. Malgré l’interruption temporaire de la présence du Corps de la paix à cause de la pandémie, nos premiers nouveaux volontaires sont arrivés au Cameroun en octobre dernier, d’autres les ont rejoints le mois dernier, et nous sommes très heureux qu’une quarantaine de volontaires servent actuellement dans les régions de l’Adamaoua, du Centre, de l’Est, du Littoral et du Sud. Je suis certain que ce chiffre continuera d’augmenter.
Cette année, nous célébrons le 20ème anniversaire du Plan d’urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le Sida (PEPFAR), qui a sauvé des millions de vies partout dans le monde. PEPFAR a déjà investi plus de 385 milliards de francs CFA au Cameroun, et généré des bénéfices bien au-delà du VIH. Ces investissements ont renforcé la capacité du Cameroun à répondre à la pandémie de COVID-19 et à d’autres menaces émergentes en matière de santé publique. Il reste encore beaucoup à faire pour réaliser notre vision commune, qui est celle de mettre fin au VIH en tant que menace de santé publique d’ici 2030. Cependant, je suis convaincu qu’ensemble, nous y parviendrons, grâce à notre partenariat déjà tellement fructueux, ainsi qu’au leadership de notre coordonnateur mondial pour la lutte contre le sida, l’Ambassadeur John Nkengasong, médecin américain d’origine camerounaise.
En décembre dernier, nous avons été honorés par la présence à Washington de S.E. Paul Biya, Président de la République, Chef de l’Etat, pour le sommet États-Unis/Afrique, car ceci a mis en lumière la trajectoire positive de nos relations bilatérales. Lors de ce sommet, le président Biden a souligné et réaffirmé devant ses 49 homologues chefs d’État et de gouvernement notre engagement à collaborer avec les gouvernements, les entreprises, et les citoyens d’Afrique, en vue
- de renforcer les liens entre les peuples ;
- de construire une économie mondiale forte et durable ;
- d’encourager les nouvelles technologies et l’innovation ;
- de se préparer pour les pandémies à venir ;
- de s’attaquer aux crises liées à la sécurité alimentaire et au climat ;
- de soutenir la démocratie et les droits humains ; et
- de promouvoir la paix et la sécurité.
Il s’agit d’un programme audacieux et d’une reconnaissance du fait que les pays africains sont des acteurs géopolitiques clés qui façonneront l’avenir. Non seulement l’avenir du peuple africain, mais aussi celui du monde. Dans le même temps, ce sommet s’inscrit dans la continuité du travail que nous accomplissons ensemble depuis des décennies en partenariat avec le Cameroun et d’autres pays.
Comme vous le savez tous, mon expérience personnelle me permet d’affirmer que le Cameroun change la vie des Américains. Mais il n’y a pas que moi. En avril, nous avons envoyé un groupe de journalistes camerounais aux États-Unis pour apprendre à lutter contre la propagation de fausses nouvelles et la désinformation. Ils ont notamment rencontré Mark Griffin, conseiller juridique principal de la ville de Cleveland. Mark a été volontaire du Corps de la paix à Rey-Bouba, dans la région du Nord, à la fin des années 1980, et il reste passionné par ce pays plus de 30 ans plus tard. En fait, l’un de ses premiers commentaires a été « Comment vont les Lions Indomptables ? ».
Ce sont ces liens personnels, plus que toute autre chose, qui nous permettront non seulement de faire face aux défis mondiaux complexes d’aujourd’hui, mais aussi d’y répondre et de les résoudre.
La semaine dernière, j’étais dans la région de l’Ouest où j’ai rencontré plusieurs jeunes et dynamiques anciens participants aux programmes d’échange du gouvernement des États-Unis, qui sont à l’origine de changements positifs dans leurs communautés respectives. Et ceux-là ne sont qu’une petite goutte d’eau dans l’océan des plus de 2 000 Camerounais qui ont participé à ces programmes depuis 1956 – avant même l’indépendance du Cameroun !
Honorables invités,
Nous avons accompli beaucoup de choses avec le gouvernement et le peuple camerounais au cours de l’année écoulée. Mais, ne nous reposons pas sur nos lauriers. Sachons faire face au moment présent et continuons à construire un avenir plus pacifique, plus prospère, plus juste et plus inclusif pour nos deux pays.
« Quel est le projet ? », demanderez-vous peut-être. Eh bien, c’est quelque chose que nous devons tous construire ensemble. Mais voici quelques idées :
Promouvoir la croissance économique durable et inclusive de l’Afrique est une priorité des États-Unis, y compris au Cameroun – le moteur économique de l’Afrique centrale. Une telle croissance crée des emplois et est gagnant-gagnant des deux côtés de l’Atlantique. C’est pourquoi, en juin, des membres de notre équipe ont conduit un groupe d’hommes et de femmes d’affaires camerounais à New York pour l’International Franchise Expo. C’est aussi la raison pour laquelle nous continuons à nous engager en faveur d’un climat des affaires attrayant et à financer des projets visant à former les entrepreneurs camerounais émergents, tels que notre Académie des femmes entrepreneures, qui sera bientôt lancée.
Nous savons également que les problèmes de sécurité, que ce soit dans le Golfe de Guinée, dans l’Extrême-Nord ou dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, constituent de graves menaces à la sécurité, à la santé et à la prospérité des Camerounais. Nous avons pris diverses initiatives pour renforcer la sécurité maritime du Cameroun, ainsi que sa capacité à vaincre Boko Haram et l’État islamique en Afrique de l’Ouest.
Et nous continuons à travailler avec un large éventail de parties prenantes pour apporter une paix durable dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ainsi que pour fournir une assistance à ceux dont la vie a été bouleversée par la crise. La semaine dernière dans la région de l’Ouest, j’ai rencontré des déplacés internes à Dschang et à Bafang qui ont exprimé leur gratitude aux communautés qui les ont accueillis, mais qui veulent surtout et simplement pouvoir rentrer chez eux. Nous partageons ce désir et nous restons déterminés à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour faire de cette journée une réalité.
L’inculpation de trois citoyens américains d’origine camerounaise en novembre 2022 et la condamnation à une peine de prison fédérale de plusieurs autres personnes en début d’année montrent clairement que nous sommes sérieux dans nos engagements. Les États-Unis continueront à demander des comptes aux personnes qui violent les lois américaines. Cependant, il convient de relever que la crise ne trouvera pas d’issue dans un tribunal américain ou ni avec des armes. Les Camerounais détiennent les clés de la sortie de crise et nous encourageons toutes les parties à poursuivre et à élargir la conversation, afin de mettre sur pied une voie pacifique.
Il y a un an, je vous ai dit que nos actions et nos engagements ici au Cameroun ne sauraient découler d’une posture condescendante, où nous savons mieux que les autres, mais de celle d’un ami qui veut vous voir prospérer. Je pense que, c’est ce que nous avons fait, et je vous promets que c’est ce que nous continuerons à faire. La voie du succès ne sera pas toujours un fleuve tranquille, et les progrès prendront parfois plus de temps que nous tous ne le souhaiterions, mais je suis persuadé qu’en travaillant ensemble, nous atteindrons nos objectifs communs.
Certains d’entre vous m’ont déjà entendu raconter la fable d’Ésope sur le corbeau et la cruche. En résumé, l’histoire raconte qu’un corbeau assoiffé trouve une cruche dont le fond contient une petite quantité d’eau, mais qu’il ne peut atteindre ni la renverser. Il a alors la brillante idée de laisser tomber de petits cailloux dans la cruche, un par un, pour déplacer l’eau petit à petit et la faire remonter jusqu’à ce qu’il puisse l’atteindre et étancher sa soif.
Imaginez la vitesse à laquelle l’eau serait montée si d’autres corbeaux l’avaient aidé à ajouter des cailloux.
C’est ce que font les États-Unis au Cameroun, en étroite collaboration avec les Camerounais, pendant des décennies. Et c’est ce que nous continuons à faire aujourd’hui. Nous vous accompagnons dans vos efforts pour étancher votre soif de croissance économique et de développement, de gouvernance qui répond aux besoins et aux priorités des citoyens, des droits humains, et de paix et de sécurité que tous les Camerounais méritent : pour vous aujourd’hui, pour vos enfants et les enfants de vos enfants dans un avenir meilleur.
Je vous remercie.