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Allocution de l’Ambassadeur des États-Unis à l'IRIC
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mai 31, 2023

Allocution de l’Ambassadeur des États-Unis, Christopher J. Lamora àl'Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC)
                                                  Allocution de l’Ambassadeur des États-Unis, Christopher J. Lamora à l’Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC)

 

Allocution de l’Ambassadeur des États-Unis, Christopher J. Lamora

Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC)

Mardi 30 mai 2023, 13h30-17h00

 

Monsieur le Directeur, Daniel Urbain Ndongo

Chers étudiants, chers enseignants et honorables invités,

 

Bon après-midi, je vous remercie pour l’accueil que vous me réservez ici en ce jour.  La dernière fois que j’étais ici, j’ai pris part à la célébration du 50ème anniversaire de votre institution.  Je suis ravi d’être de retour aujourd’hui pour un échange plus riche avec vous.  J’aurais souhaité qu’on échangeât depuis un certain temps.

Qu’à cela ne tienne, je souhaite que la rencontre d’aujourd’hui soit aussi interactive que possible et je suis prêt pour une séance de questions-réponses intense.  Cependant, je pense que quelques propos préliminaires sur l’interaction entre les États-Unis et l’Afrique, de manière générale, et le Cameroun de manière spécifique seront utiles pour préparer le terrain.

Pour dire les choses simplement, l’Afrique est importante.  La recherche scientifique a prouvé que l’humanité est née sur ce continent, et même si, au cours de milliers de millénaires, notre espèce s’est développée à travers le monde entier, notre avenir collectif se dessinera également ici.  C’est déjà le cas.

Des percées importantes en médecine et dans le domaine du changement climatique… Des innovations étonnantes dans les technologies de l’information et dans d’autres industries du 21ème siècle… Un formidable esprit d’entreprise chez les femmes et les jeunes… Tout cela se produit déjà à travers le continent et ici, au Cameroun.  Et les États-Unis sont là, main dans la main avec les gouvernements, les entreprises, les organisations de la société civile et les citoyens ordinaires de l’Afrique pour faciliter cette mouvance sous d’innombrables facettes.  Et nous continuerons à le faire.

Permettez-moi de faire une courte rétrospection.  Car cette relation n’est en rien nouveau.

Les États-Unis se sont investis en Afrique, y compris au Cameroun, depuis des décennies.  Oui, nous avons répondu et nous continuerons à répondre à des événements urgents et pressants, tels que les pandémies et les crises de réfugiés.  Mais nous restons également engagés dans notre travail de longue haleine, consistant à investir dans le formidable capital humain de l’Afrique et dans ses institutions, ainsi que dans nos partenariats de longue date avec les nations et les peuples africains dans l’optique de promouvoir des objectifs communs dans les domaines de la paix, de la sécurité et de la prospérité.

Le sommet États-Unis et d’Afrique organisé par le président Biden en décembre est un exemple récent de notre partenariat de longue date.  Je ne saurais vous dire à quel point nous avons été heureux que le président Biya, accompagné d’une dizaine de ministres, participe à ce sommet.  Non seulement cela a renforcé les liens entre nos deux gouvernements, mais cela a également jeté les bases de nouvelles relations interentreprises qui pourraient se traduire par des millions de dollars (milliards de francs CFA) d’échanges commerciaux et d’investissements bilatéraux, ainsi que par la création de centaines, voire de milliers d’emplois dans nos deux pays.

Le sommet Afrique – États-Unis n’était pas un événement isolé.  Il s’inscrit dans le contexte plus global de notre politique africaine.

Quelle est donc la politique africaine des États-Unis ?  Lors de sa visite en Afrique du Sud en août dernier, le secrétaire d’État Antony Blinken a exposé la stratégie des États-Unis à l’égard de l’Afrique subsaharienne, en énumérant quatre priorités fondamentales :

  1. Favoriser l’ouverture, ainsi que des sociétés ouvertes ;
  2. Susciter les dividendes de la démocratie et de la sécurité ;
  3. Favoriser la reprise après la pandémie, ainsi que les opportunités économiques ; et
  4. Soutenir la conservation, l’adaptation au climat, et une transition énergétique juste.

Comme l’a déclaré le secrétaire d’État, « [il s’agit d’une stratégie] qui reflète la complexité de la région – sa diversité, son pouvoir et son influence – et qui se concentre sur ce que nous ferons, ensemble, avec les nations et les peuples africains, et non pour les nations et les peuples africains ».

Les États-Unis et leurs partenaires africains ne pourront atteindre leurs objectifs communs, que ce soit sur le continent ou ailleurs dans le monde, que si nous travaillons ensemble en tant que partenaires… ou, comme vous aimez à le dire ici au Cameroun, que lorsqu’On est ensemble.

Ainsi, je vais m’étendre sur une autre thématique qui nous est chère — notre partenariat avec le Cameroun, qui couvre un large éventail de domaines, dont certains seront abordés dans la suite de mon propos.

Premièrement, le Cameroun est un acteur clé dans la stabilité de la région et demeure notre partenaire le plus fiable en matière de lutte contre le terrorisme dans la région du lac Tchad.  L’engagement du gouvernement du Cameroun et de ses forces armées à cet égard est admirable.  À cet effet, nous avons appuyé l’armée camerounaise à renforcer ses capacités dans le cadre de la Force multinationale mixte mise en place pour lutter contre l’État islamique en Afrique de l’Ouest et contre Boko Haram.

Lorsque j’ai visité la région de l’Extrême-Nord en février, j’ai eu l’occasion de visiter la base de Salak, juste à l’extérieur de Maroua, et de parler avec des officiers militaires camerounais du travail que nous avons accompli ensemble et que les troupes camerounaises continuent de faire chaque jour pour déstabiliser les organisations extrémistes violentes.  L’adhésion et le soutien de la population locale constituent une part importante de cet effort, et c’est pourquoi nous avons investi tant d’efforts pour former les forces camerounaises aux relations armée-civils.

Parallèlement, au sud, le long de la côte camerounaise, nous collaborons également en matière de sécurité maritime.  Au moment où nous célébrons cette année le dixième anniversaire de l’Architecture de Yaoundé et du code de conduite de Yaoundé, nous tenons à saluer le leadership du Cameroun au sein du Centre interrégional de coordination sur la sécurité maritime du golfe de Guinée.  Qu’il s’agisse de piraterie, de pêche non réglementée, ou du potentiel économique des fonds marins, la sécurisation des eaux territoriales camerounaises est dans l’intérêt collectif de tous.

Passons maintenant à l’aide humanitaire et à la santé… Les États-Unis sont le principal pays donateur d’aide humanitaire au Cameroun en ce qui concerne la nourriture, l’eau, les abris et les services aux populations vulnérables, y compris les réfugiés et les déplacés internes.  Une grande partie de cette aide est acheminée et distribuée par l’intermédiaire des agences onusiennes.  De plus en plus, cependant, nous faisons également appel à des partenaires locaux camerounais pour la mise en œuvre.

Dans le même ordre d’idées, l’amélioration des résultats en matière de santé est l’une des principales priorités des États-Unis.  Notre coopération avec le gouvernement, les ONG, le secteur privé, et la société civile couvre l’ensemble des dix régions.

A titre d’exemple, cette année, nous célébrons le 20ème anniversaire du PEPFAR, le Plan d’urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida.  Au Cameroun, les États-Unis ont investi plus de 350 milliards de francs CFA dans le cadre du PEPFAR, ce qui a donné lieu à des progrès considérables en matière de lutte contre le VIH/sida et renforcé le système de santé camerounais.  Ce partenariat de longue date a également jeté des bases solides qui ont aidé le Cameroun à se préparer et à réagir à d’autres pandémies, notamment la pandémie de COVID-19.

 

Il convient de relever que même les personnes qui se sentent à l’abri de la violence et qui sont en bonne santé ne pourront pas développer pleinement leur potentiel si leurs droits fondamentaux sont restreints.  La promotion et la protection des droits humains sont des priorités pour les États-Unis au Cameroun, en Afrique en général et dans le monde entier.  À cette fin, nous nous restons en contact avec les responsables gouvernementaux et collaborons avec nos partenaires pour prévenir les abus, fournir des soins et du réconfort aux victimes et demander des comptes aux auteurs de tels actes.  Notre travail en matière des droits humains au niveau mondial est peut-être mieux connu grâce aux rapports annuels du département d’État sur les droits de l’Homme, mais l’ampleur de notre travail dans le domaine des droits humains est énorme, et nous aurons peut-être l’occasion d’en parler davantage pendant la séance de questions-réponses.

 

Une autre priorité essentielle en Afrique est de promouvoir la croissance économique ainsi que le commerce et l’investissement dans les deux sens.  Dans l’optique, nous facilitons, entre autres, les missions commerciales permettant aux opérateurs économiques camerounais d’établir des contacts avec leurs homologues américains, ce qui débouche souvent sur des projets communs.  Cette semaine, deux membres de l’équipe de l’ambassade accompagnent 40 hommes et femmes d’affaires camerounais à New York, à l’occasion de l’International Franchise Expo.

Nous parrainons également des formations et des programmes d’échange pour former la prochaine génération d’entrepreneurs et de chefs d’entreprise camerounais, en étroite collaboration avec des organisations telles que, la Chambre de commerce américaine au Cameroun.

 

En fin de compte, tout ce dont j’ai parlé cet après-midi concerne les personnes.  Leur potentiel.  Leurs espoirs et leurs rêves.  Ce qu’elles peuvent faire pour que cela devient une réalité.  On peut se poser la question de savoir comment le gouvernement des États-Unis peut être — et a été — un acteur positif et un catalyseur pour dans ce sens.

 

Par exemple… Plus de 3 000 Camerounais ont participé à des échanges parrainés par le gouvernement américain au cours des 65 dernières années, dont un grand nombre de hauts responsables encore en fonction ou anciens, ainsi que plusieurs membres de votre institution universitaire.  La semaine dernière, j’ai eu le plaisir d’accueillir dans ma résidence la promotion de 17 bénéficiaires de la bourse Mandela Washington de cette année, dans le cadre de leur préparation à leurs programmes aux États-Unis.  Nous sommes fiers de tous les anciens participants à nos programmes d’échanges qui, à leur retour, contribuent à la vie de leur communauté, partagent ce qu’ils ont appris aux États-Unis, et mettent en exergue le partenariat durable qui existe entre nos deux pays.

En outre, cette année marque le 60ème anniversaire du Corps de la paix au Cameroun qui, depuis 1962, a accueilli plus de 3 800 volontaires à travers les dix régions.  De nombreux Camerounais m’ont parlé des qualités remarquables de ces volontaires qui ont changé leur vie.  Et je ne doute point que de nombreuses communautés camerounaises exceptionnelles ont façonné, à leur tour, la vie des volontaires.

En guise de conclusion, j’aimerais m’appesantir sur le fait que :  Bien que je ne veuille en aucun cas parler en votre nom – comme je l’ai dit au début, je veux entendre ce que vous avez à dire – une chose que je perçois, c’est que les Africains veulent voir les États-Unis comme un partenaire :  un partenaire politique, un partenaire économique et commercial, et un partenaire d’investissement.  Les États-Unis s’efforcent, à leur tour, d’être à la hauteur de telles attentes, car nous ne pouvons atteindre de tels objectifs dans le monde sans le leadership des gouvernements, des institutions et des citoyens africains.  Les voix africaines, le leadership africain et l’innovation africaine sont essentiels pour relever les défis mondiaux les plus pressants.

Quant aux relations entre les États-Unis et le Cameroun, je demeure optimiste sur notre avenir commun.  Dans tous les domaines importants, nos deux pays travaillent en étroite collaboration pour notre bénéfice mutuel.

Nous sommes investis dans l’avenir du Cameroun.  Nous sommes investis dans l’avenir de l’Afrique.  Et nous continuerons à le faire.

Je vous remercie pour le temps que vous m’avez accordé et je suis impatient pour notre session de questions – réponses.